Après 6 mois intenses de formation, un repos s’impose. Plusieurs destinations en ligne de mire: Abidjan? Embouteillée et bruyante. Bassam? En chantier et surpeuplée. San Pedro? c’est parfait! la ville balnéaire, touristique par excellence est située sur le littoral sud-ouest de la Côte d’Ivoire. À proximité, Monogaga, Taki , Grand Béreby… ses plages de rêves font languir . L’envie de déguster une grande diversité de fruits de mer hante. Le calme et le vent encore pur de cette zone forestière de la côte d’ivoire précipitent le pli des affaires . Un seul petit élément d’appréhension risquait de ternir ce si beau tableau: la traversée Abidjan San-Pedro à bord d’un « Massa ». Dimanche 30 Novembre 2014 ,une date marquée au rouge sur le calendrier.
8 heures 10 minutes, l’arrivée à la gare FST de Yopougon siporex. Manque de bol, le premier car climatisé vient de quitter les lieux. Un second pour les lève-tards fera son entrée 2 heures plus tard. Un car? Un « massa » plus tôt. Un mini car seconde main. Un »France au revoir » de 5 ans dont le mauvais état lui donne 30. Impossible d’attendre plus longtemps. l’envie de quitter Abidjan est pressante. Partante donc pour le mini car. Comme une punition pour le retard accusé, l’engin de 18 places assises est dépourvu de climatiseur et de porte bagages . La terrasse de la gare est pourtant pleine de toutes sortes d’effets personnels des passagers. Matelas,marchandises, valises, vivres et non vivres. Tous trouveront place dans le mini car. Ces kilogrammes de courses et effets sont enfoncés dans le 18 places. Il est déjà bourré sans ses occupants. Lorsque ces derniers sont à bord, ils frôlent l’asphyxie. Il fait chaud. l’engin est un mini four. Impossible de bouger. Les occupants sont très proches les uns des autres. On aurait dit des prisonniers en route pour la Maca (prison Abidjannaise). Pour en rajouter l’immanquable embouteillage d’Abidjan pointe déjà son nez . L’engin quitte lentement Yopougon. Une véritable torture pour ses occupants. Les congés de rêve s’annoncent plus tôt compliqués. Ils promettent en tout cas (comme on le dit chez nous). Encore à Abidjan que le chauffeur est à la recherche d’ un vulcanisateur . Objectif : renforcer la pression d’air dans ses pneus. le véhicule est plein à craquer. les passagers ont les pieds à 30 centimètres du seuil du véhicule. Les bagages servent de marche pieds. Une position inconfortable . Certains clients portent même leurs affaires sur les genoux. 332 kilomètres avec une valise de 10 kilogrammes sur les pieds. Le calvaire! Le supplice de l’occupante du siège 14. Le décor ainsi planté ,débute alors le périlleux voyage vers San Pedro.
Chauffeur de « Massa », pilote de formule 1
En route pour Dabou, première ville du littoral. 150 kilomètres à l’heure. Le chauffeur est lancé. Il est dans son élément. Fidèle à leur réputation d’amoureux de la vitesse. Les nids de poules sont affrontés violemment. Les amortisseurs du véhicule sont défaillants. Enfin quasi inexistants. Les secousses sont ressenties dans tout le corps. Des signes de croix en guise de protection. Le voyage s’annonce riche en émotions fortes. » Allons doucement chauffeur, pitié, j’ai pas encore fait mes enfants » scande ironiquement un passager. Même le spectacle d’un camion aux quatre roues en l’air à la sortie de cette ville n’est en aucune façon un frein à l’ardeur de notre pilote de course. A chaque coup d’accélérateur ce sont des cris et des lamentations. Personne ne veut dormir. Tous ont le regard rivé vers la direction de Sindou, le chauffeur. Forêt, savane, mangrove, ces différents paysages les maintiennent en éveil.
Grand lahou- Fresco, zone de turbulence
Crevasses, nids de poules, creux, trous béants sont les synonymes de l’axe Grand Lahou-Fresco. Le mauvais état de la route assorti à la fougue du chauffeur bousculent, remuent, réveillent les somnolents. Aucun moment de répit pour les passagers. Tel un TGV, ils s’enfoncent dans la foret. Au carrefour Zegban de Fresco, deuxième ville du littoral un renfort de la pression des pneus est fait.5 kilogrammes dans chaque roue.
Sassandra- San Pedro ça roule!
Passée la zone de turbulences , plus aucun obstacle ne freine le chauffeur. les dépassements font flipper. Dassioko, destination finale pour des passagers. Grande joie pour tous. Libération de l’occupante du siège 14. Son fardeau est posé. Désormais à 10, l’air circule mieux. Les marches-pieds sont repris. Enfin le seuil du véhicule est touché. l’apprenti , frêle peine à démonter ce labyrinthe d’affaires. Cet exercice requiert la vigilance de tous. A la moindre inattention , les bagages sont remis à une autre personne. Carrefour 26, carrefour Gneni, Sassandra puis San Pedro, même stress des passagers, même attitude du chauffeur. L’odeur du chocolat, la poussière et le ballet incessant des gros camions de cacao annoncent l’arrivée à la cité petruciens. D’Abidjan à San Pedro, le trajet a duré 5 heures. Un cauchemar pour les néo touristes , une tradition pour les habitués.
Bienvenu chez moi a San-pedro. je te préviens ici y a poussière oow.
loool!C’est le titre de mon prochain article. San Pédro, ville poussière.
lol!!! je suis impatient de lire ce article. tu es dans quel quartier ici ? Ma cherche si c’est séwéké fait gaffe au moustiques et aux sourires, sinon tu risque de te retrouver a Abidjan demain matin.
En lisant cet article je voyage en esprit avec tous les passagers.Une découverte intéressante d’une côte d’Ivoire culturelle.Jolie tracée pour nous.J’aime.
Merci!
J’aime. …Un voyage pour nous les lecteurs ….Vos articles sont accrochants. .