Les « Gnambros », sont des jeunes chargeurs illégaux de « gbaka » et wôrô wôrô(mini cars et taxis en commun Abidjanais). Ces commerciaux assez spéciaux ont pour mission d’aller à la quête du client moyennant une somme qui est fonction de leur humeur pour le compte des chauffeurs. L’autre particularité de ces jeunes gens très souvent surexcités est la violence. Chez eux, le désordre et la barbarie sont des caractéristiques très prononcées . Comme un cancer, ils se sont incrustés, se répandent et portent gravement atteinte au secteur du transport Abidjanais. Installés de façon anarchique dans presque toutes les gares de la capitale économique, ces garçons font la pluie et le beau temps sur leur « désormais » lieu de travail. le tronçon Saint Jean- 2plateux-Angré de la commune de Cocody reste l’une de leur base sûre.
Vendredi 9 Octobre 2014, journée décrétée forte en émotions grâce aux Gnambros. 7 heures 30 minutes. Cocody . Carrefour la “vie”. le taxi immatriculé 4639EF01 à deux clients à son bord. Deux autres clients interpellent le chauffeur un mètre après la gare de wôro wôrô. Ces nouveaux clients vont à l’Ecole Nationale d’Administration (‘ENA). Un repère des 2 plateaux. Le chauffeur souhaite stationner mais hésite. Il connait le règlement, la consigne imposée par les « chefs »: N’effectuer aucun chargement en dehors de la dite gare. Mais le taxi driver est un entêté. Il embarque avec empressement et inquiétude les nouveaux clients. Il sais qu’il vient ainsi d’outrepasser la loi des maîtres des lieux. A ce même moment, deux hommes d’un aspect douteux s’approchent . Très vite le taxi est encerclé. Ce sont ces jeunes chargeurs redoutés. En main, ils ont des » dents de Caïman » .De gros morceaux de bois avec à leurs extrémités des pointes. Leur outil de travail. Une arme pour crever les pneus des chauffeurs qui refuseraient de payer des frais de chargement. Celui du côté du chauffeur est mal fagoté. Ses vêtements sont malpropres. Il est édenté et frêle. Posté à la fenêtre du chauffeur et dans un langage qui leur sont propre, il s’écrit : « fais mon gué”. C’est du « nouchi », l’argot ivoirien pour dire donne moi ma part sur ce chargement que tu viens d’effectuer. Le chauffeur exécute et lui tend une pièce de 50 Fcfa. “Foutaise”, rétorque l’ envahisseur . Il veut plus . Il réclame la part de son collègue.Le collègue, lui, attend avec son gourdin. Il porte une paire de lunette de soleil et se tient prêt à agir. Le chauffeur est courageux et refuse d’obéir. Il maintient mordicus. « C’est 50 Fcfa ou rien » Tranche le brave chauffeur. Pendant les échanges non cordiaux et discourtois , le chauffeur profite d’un moment d’inattention des guetteurs pour passer le pseudo barrage . S’en suit alors un échange d’ invectives à distance dont le détail vous sera épargné.
les clients à bord du taxi sont estomaqués, apeurés . Ils imaginent la réaction de ces hommes imprévisibles. Ils ont encore en mémoire, l’agression d’un apprenti- gbaka .Ce dernier avait essuyer la colère d’un gnambro dans le mois d’Août dernier. Extirpé de son véhicule puis jeté sur le bitume, l’apprenti a été plongé dans le coma. La sentence pour avoir refuser de payer le fameux droit de chargement.
Passer ce moment de frayeur, un débat est ouvert à bord du taxi. “Pourquoi cautionné un tel laisser-aller ? Ce qui intrigue c’est qu’ à quelque pas de ce lieu de bagarre la police régule la circulation sans intervenir. C’est un complot, une mafia, un deal” affirme l’occupant du siège avant. Le chauffeur redevenu calme, promet infliger une bonne raclée à ces pseudos syndicalistes.
Waouh tel un film américain…Sans doute que ce que tu viens d’écrire amènera les décideurs a réagir face a ce que moi je qualifie de »gangrène » de notre société. Courage Droit!
J’espère comme toi que les choses vont changer cher Félix!
Si c’est les « moments de frayeur » que tu veux partager, je t’invite chez moi hein. lol
Très bien écrit, comme d’hab! Keep on!
Merci Stéphane. C’est toute de suite oui pour l’invitation.