Deux jours pour me remettre de la lecture « les anges meurent de nos blessures » de Yasmina Khadra. J’exagère! Je me rends compte. Si je suis autant bouleversée c’est parce que je me suis attachée à Turambo, le personnage principal de l’œuvre.
Ce jeune algérien a fait le tour de la vie avant ses 27 ans. La misère, les boulots de bagnard, la faim, la beauté de l’amitié, l’argent, l’amour , la gloire au bout des gants puis une fois au sommet, la retraite volontaire.
le Rambo du ring nord africain des années 1935 opère un choix : tout arrêté pour fonder une vie de famille avec son amour Irène au grand dam de son entourage, son autre famille désormais mué en sangsue. Le meurtre de sa dulcinée l’envoi au tapis. KO, Turambo commet l’irréparable puis connaît la déchéance.
Je voulais une fin heureuse à la vie de ce jeune prodige au gaucher aussi percutant que les envolés de Yasmina Khadra. L’Algérie coloniale des années 1920 est peint sans fard. Sous l’aube naissant du racisme qui bat son plein au pays des dattes, du couscous et des Bédouins. Alger, ville des artistes et témoin de la reconversion des frères peintres Jules et Edmond Goncourt en littéraires est si bien conté qu’on a juste envie de faire son baluchon et d’y débarquer. »Quand on passe par Alger, on traverse le miroir. On arrive avec une âme et l’on s’en va avec une autre, toute neuve, sublime. Alger vous change une personne d’un claquement de doigts. »
Yasmina khadra sait décrire. Il plante le décor comme personne. Il devrait être conteur ou sage dans une autre vie car ses citations vous atteignent en plein cœur et le reste vous tient en haleine de la première ligne du livre à la dernière sans aucun effort.
« Vous croyez à quoi ? A la gloire ? Il n’y en a qu’une seule : l’harmonie familiale. Il n’y a que ça qui compte. Vous pouvez tutoyer les anges, si, en rentrant chez vous, vous retournez en enfer, c’est que vous êtes en train de passer à côté de la plaque. »
Et vous ? Jusqu’où êtes vous prêt pour accéder à la gloire? À quel prix?
Quel est le plus important pour vous?
Autant d’équation qui taraudent l’esprit de la lectrice que je suis.