Lorsqu’elles en ont marre des tresses, un bon nombre de femmes se retournent vers la perruque. Un choix capillaire « salvateur »qui connaît aujourd’hui un boom entrainant avec lui l’essor social de ses conceptrices.
Entre le marché Gouro et l’Hôpital général d’Adjamé, sont agglutinées là, depuis plus d’une décennie, des coiffeuses particulières.
Elles sont une bonne vingtaine confectionneuses de « faux cheveux », nouveau plan capillaire des Abidjanaises. Visibles dans tous les grands marchés de la capitale, pas chères, rapides et réputées pratiques par les adeptes, ces postiches s’arrachent comme de petits pains au grand bonheur de ces capillicultrices reconverties. Plan P ou perruque, à la découverte du projet.
Leur salon à ciel ouvert essentiellement meublé de hauts tabourets est en fait la devanture d’un magasin de vente mèches, celui du sieur Moussa Kamana. Une sorte d’espace de co-working payant, 500 FCFA la journée. Source intarissable de la matière première où sont fabriquées à la chaîne des dizaines de coiffes faites de mèches synthétiques. Tresses, tissages et nattes, des choix autrefois réalisés directement sur la tête des clientes sont aujourd’hui en version amovible et exposés tels des trophées en ce lieu grouillant de femmes.
Du haut de leur tour de bois, d’où sont guettées les potentielles clientes, Nicole, Chantal, Charlotte mais aussi Awa, Fatou, Naminata et les autres, épouses, mères défavorisées pour la plupart, ont les mains fort occupées. Armées d’aiguilles, mèches et fils, ces coiffeuses coupent, tressent, nattent, fixent, posent, tissent, bref s’activent pour donner forme et vie au produit fini. C’est samedi, jour de recette, la concurrence est rude et le marketing direct est au rendez-vous. Elles sont aidées dans leur tâche, pour l’occasion, par des apprenties qui rêvent de voir être exposé un jour leur propre travail. En attendant, la case apprentie est le passage est obligé. Les vendeuses de perruques ont acquis une certaine expérience et réputation en raison de la qualité de leur travail. Pour atteindre ce niveau, il faut pour l’heure « terminer les bouts » encore et encore.
« Depuis l’avènement du mouvement Nappy, les femmes n’aiment plus beaucoup se faire tresser les cheveux, elles préfèrent de plus en plus les perruques pour changer de tête. Nous nous sommes adaptées et pliées aux exigences de nos clientes et du marché » avance Nicole, les mains occupées à finir, à grande vitesse, des tresses. Autres raisons de la course aux perruques, c’est sans nul doute les tempes dégarnies et autres alopécies résultantes du recours abusifs des tresses, tissages et usages de produits défrisant par la gente féminine.
« A force d’insister avec les tissages et autres poses d’extensions, j’ai perdu tous mes cheveux de devant. Je suis un traitement capillaire pour la repousse des cheveux et pour des raisons d’esthétique je me suis tournée vers les perruques», affirme la jeune dame qui passe comme par magie du court au long en l’espace d’une minute.
Le gain de temps, d’argent…de cheveux sont les autres raisons évoquées.
« Pour une tresse réalisée sur ma tête, il faut compter toute une journée, un luxe que je ne peux me permettre, vue le nombre de courses que j’ai à faire aujourd’hui. Raison pour laquelle j’ai opté pour les perruques, c’est rapide, pas douloureux et très pratique » confie une autre cliente venue récupérer sa commande.
Pour raison de mode ou d’esthétique ou parfois même de maladie, les conceptrices de perruques ont pour leur compte. Des dizaines de perruques écoulées les week-ends, à raison de 10 000 FCFA (15 euros) et plus l’unité. En semaine, l’affluence est moindre. Mais une chose est sûre, les perruques constituent un contrat « gagnant-gagnant ».
C’est la dernière photo qui me casse avec son intitulé tranquille avec mon plan p. Bel article qui retranscrit la vérité. Terminer les bouts lol, le CO working à 500f…
Merci ma femme de distinction et de conviction!