Il n’y a pas photo, c’est sûr ! Adjamé marché, ce quartier commerce Abidjanais ,est incontestablement l’incubateur de petits métiers par excellence. Après « les wotrotiguis »et les « tanties-bagages » dans la catégorie des porteurs, la famille accueille son nouveau-né :« brouettetigui» ou propriétaire de brouettes en malinké.
Ces propriétaires sont des Guinéens en général. Ce petit boulot ingénieux et dynamique est la base de la réussite d’Ali Diallo. Allons donc à la découverte de ce chef d’entreprise aux pieds dans la boue. Ses bureaux : le marché Gouro d’Adjamé, Son outil de travail : sa brouette.
Sucess story
Des bureaux feutrés du plateau à la gadoue d’Adjamé, tous peuvent mériter l’appellation de chef d’entreprise et Ali le Guinéen en est l’incarnation. Pourtant, rien ne l’y prédestinait. Venu de sa Guinée natale, pays voisin, il y a seulement un an, son rêve était initialement de travailler au port autonome d’Abidjan, avec en trame de fond un sombre projet de voyage clandestin vers l’Europe. Après des mois passés sur le carreau et un rêve qui tardait à se réaliser, une bonne nouvelle sonne enfin. Un boulot s’offre à lui, loin du port et de la mer mais plutôt à Adjamé, précisément au marché Gouro. Un poste vacant : « brouettetigui » . Le cœur serré, Ali se met à l’œuvre. Il lui faudra quelques mois au service d’un particulier pour économiser et s’offrir son propre fonds de commerce. Une, deux, trois … jusqu’à 28 brouettes aujourd’hui. Un parc qu’il met en location avec une particularité: seuls ses compatriotes ,venus à l’aventure comme lui, sont ses clients. « J’ai eu mes brouettes à 16.ooofcfa l’unité. Je les loue à 300 fcfa le jour. En quelques mois j’ai amorti mon investissement et je m’en tire avec beaucoup en fin de mois. » Environ 250.000fcfa hors taxe, c’est selon nos calculs ce que gagne mensuellement Ali. Pratiquement la paie moyenne d’un technicien supérieur.
Les 4P du marketing, appliqués à la façon Guinéenne
Présents dans les gares routières jouxtant ce marché, omniprésents dans ce siège à vivriers de tous genres, Moussa, Mohamed, Barry et les autres ont su se faire une place de choix. Ils sont proches de la clientèle grâce à leur » monoroue » passe partout qui est leur principal argument marketing. Avec leur politique de prix et une technique d’approche étudiée, ils détrônent les « wotrotigui » et font de l’ombre aux « tanties bagages ». « Nos clients nous préfèrent parce que nous entrons dans tous les recoins du marché boueux en cette saison, nous sommes moins chers ,rapides et nous ne connaissons aucun embouteillage contrairement aux autres. De plus, nos prix varient entre 100 et 500fcfa », ajoute l’entrepreneur, un sourire au coin de l’œil.En effet, les pousse-pousses spacieux ou « wotro », confectionnés essentiellement de bois posés sur deux roues, sont réputés chers et inadaptés pour certaines courses. Quant aux « tanties bagages », ces jeunes enfants porteurs de courses, ils sont trop faibles pour les lourdes charges.
« Pour un « wotro » il faut débourser au minimum 1000 FCFA pour une distance relativement courte » atteste une grossiste de banane plantain. » « Et les « tanties bagages », en dépit de toute leur volonté, ne peuvent pas transporter tout ce poids de marchandises »,ajoute la jeune commerçante.
Avec son chiffre d’affaire acquis en mois de 12 mois grâce à sa petite entreprise informelle, Ali, le boss d’Adjamé marché Gouro, projette faire venir sa femme et ses deux enfants restés en Guinée. Abidjan, son Eldorado, lui va à ravir.
A reblogué ceci sur EDJAWURADE- le Jeune Africain Moderneet a ajouté:
ENTREPRENEURIAT,LA SOLUTION A l’IMMIGRATION
Article très intéressant merci
Merci!