Un samedi soir au Red Note

RedSamedi rouge, samedi fou, samedi de fin de mois. Le samedi de 5 jeunes femmes. Des mères, des épouses, des fonctionnaires et bonnes viveuses. Un samedi placé sous le signe de “ lâcher”. S’éclater au maximum, le mot d’ordre de la soirée. Et pour joindre cette extase recherchée à un lieu : la célèbre rue princesse de Yopougon la joie. Et sur ce territoire où l’ennui n’a pas sa place, le nom d’un endroit chaud  est sur toutes les lèvres. “Le Red Note”. Un bar mi classe-cher et pourtant très fréquenté.

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Créedit photo: Marie Michelle Koné

Christelle, Rolande, Josée, Audrey et Rita habitent presque toutes dans différentes communes mais partagent un même objectif ce 25 octobre : s’amuser ! 22 heures. L’heure de rencontre approche à grand pas et toutes s’activent pour rafler le prix de la plus belle de la soirée. La plus “sapée”. Pantalons tailles basses, prêt-du-corps, hauts aux dévoltés torrides, robes moulantes + haut talons . Un dress- code jeune, branché, Super sexy mais peu importe, elles sont là pour s’éclater. La mythique rue princesse, le lieu chaud du tout Abidjan est animé. Sur cette ruelle dédiée aux bars et maquis , le décor est “bling- bling”, haut en couleur . Les voitures sont stationnées les unes à côté des autres . Le bruit n’est pas réglementaire. Et ce en dépit des portes insonorisantes. A l’entrée, des « managers ». Ces commerciaux d’un autre type accueillent et s’entretiennent avec des clients. Les vigiles accostent et aident les clients en voiture à stationner.

Red Note Inside

L’entrée du » Red Note », bar le plus branché de cette rue est bondée de monde. Adolescents, jeunes, femmes, hommes. Les drôles de dames font partir des premières arrivées au bar. Le personnel, les serveurs et serveuses sont à leur poste. Les salons sont propres , Près à accueillir les clients. Les tables sont garnies d’alcool. Des bouteilles de liqueurs, wisky, vins et champagnes sont disposées. Leur emplacement sont fonction de l’importance et du pouvoir d’achat du client. Plus le salon est grand et spacieux, plus la boisson est chère et en bonus une bonne vue sur la piste de danse.

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crédit photo: Julien Kouassi

Le salon de ces drôles de dames est celui des seconds. Pas VIP, mais  “IP” plutôt. Un peu spacieux et donne droit à du wisky ainsi qu’une pluie d’ « atalakus” (éloges en lingala) . “Maman Christelle la blanche, femme de valeur, Maman Rita Marley l’épouse et héritière de l’empire Marley…”scande le griot .Ici l’expression « le client est roi » prend et connait tout son sens. Et comme si elles avaient donné le coup d’envoi, les clients arrivent, se succèdent. Bientôt la salle climatisée de 200 places assise est pleine. C’est samedi et le DJ est plus que jamais en verve. La sélection musicale est branchée, diversifiée et bien orchestrée. Allant du moins chaud au tube le plus en vogue. Tout y était ! Du zouglou et R&B pour commencer. Puis la désormais incontournable sélection “naija”. Les chants nigérians sont repris en chœur. La symbiose ! Les choses se précisent avec le coupé-décalé. Bientôt la piste de danse est pleine.

“Okeninpkin time”

Quand arrive la fameuse chanson “okeninpkin” de l’artiste Serge Beynaud, le tube du moment, c’est la ruée vers la piste de danse. Tous veulent démontrer à leur voisin qu’ils savent relever le “okeninpkin challenge”. Ce nouveau concept de l’artiste coupé-décalé Serge Beynaud fait le tour des réseaux sociaux. Les savants se donnent à cœur joie. Les moins aguerris, lorgnent et copient jalousement.

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crédit photo: Julien Kouassi

Une heure, deux , … quatre heures. Le temps fuit et personne ne s’en aperçoit. L’ambiance est à son comble. On ne s’entend plus. Le bruit dans ce lieu est assourdissant. Les jeux de lumières agressent la rétine. Les gigantesques climatiseurs ne produisent plus la fraîcheur. La chaleur, la transpiration, des odeurs de dessous d’aisselles mais ils s’en foutent. C’est tout ça l’ambiance. La piste de danse ne désemplie plus. Certains clients filment, font des selfies. D’autres draguent. Des numéros de téléphones sont échangés avec beaucoup de tacts.

Seulement les heures de danse-party sur des 15 cm (talons) finissent par ralentir le rythme. L’inévitable fatigue pousse maintenant vers la sortie. 5 heures. La soirée des drôles de dames prend fin. Dehors les rues ne sont pas désertes. C’est tout  Yopougon ! la plus grande de  la Côte d’Ivoire. Les klaxons de taxi ne cessent jamais. Une commune qui tourne 24 heures/24.

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