Pour ses adeptes, Soum Bill est le roi du Zouglou , » Zouglou Masa » en Malinké. l’artiste ivoirien aux textes engagés demeure le meilleur de sa génération. C’est ainsi et pas autrement. Perché sur ce piédestal , Soumahoro Mamadou, de son vrai nom semble ne plus vouloir en descendre. Son zouglou mélangé au reggae, genre musical urbain ivoirien et jamaïcain, son rythme habituel, est assorti au brin griot d’un certain Salif Kéita. Et le cocktail, tel un bon vin, se bonifie au fil des années et se déguste sans modération par des fans marqués un peu plus à chacune de ses sorties. Au Marché des Arts et du Spectacle Africain (MASA)2016, l’idole leur fait une fois de plus honneur.
Jeudi 10 mars 2016. Salle Anoumabo, 20 heures. Sur la liste de passage des artistes du jour, le nom du Zouglou-man apparaît tout au bas de la page. Soum Bill est l’appât idéal pour faire patienter des dizaines de spectateurs jusqu’à une heure tardive, dans une ville d’Abidjan peu sécurisée. Bien vu ! Les organisateurs ont le nez creux. Les fanatiques sont décidés, ils restent.
Spyrow, Enk2k et les internationaux
21 heures 30, Spyrow ouvre le bal. Le reggae-man parvient tant bien que mal à faire oublier le retard et la star. Pendant 30 mn , avec fougue, l’enfant de Marcory créé un lien et finit par embobiner le public. Sa recette…
S’en suit la demi-heure de fou rire assurée par l’amiral des humoristes EnK2k. Puis la température baisse. Des artistes internationaux, non connus du répertoire des zouglouphiles se succèdent. Nelida Karr, des Equatos-guinéennes , Cie carl joshua du zimbabwé et N’Teko du Congo Brazza prennent la relève sans grand succès. Quand la dernière interprétation étrangère tire à sa fin, la salle se réveille. Minuit, c’est l’heure de « l’enfant prodige ». Sans mot d’ordre, ils sont tous debout pour l’accueillir. Son fan club, lui, est incontrôlable. Chants, cris, bruits de tambour, hurlements, sifflements…
le Soum bill show!
Soum pointe le nez avec style. Jeans slim taille basse sur des tennis, tee-shirt à sorti à la casquette toujours renversée sur ses locks sans oublier les immanquables lunettes de soleil vissées sur le nez. Soum Bill est stylé. Soum Bill plaît physiquement. Ceci, au grand bonheur des inconditionnel(le)s. Les filles sous le charme sont hystériques. Elles crient à en perdre haleine quand les hommes applaudissent à tout rompre.
Sur la scène devenue sienne, Soum monte les notes crescendo. Amplifiée par les instrumentistes, sa marque de salutation est si puissante, si longue qu’on croirait qu’il perdrait la gamme pire s’étoufferait. Détrompez-vous ! l’apprenti du célèbre albinos Salif Keita gère ses vibratos comme son maître. le « chouchou » est là, les fans en transe, l’adrénaline au top, le thermomètre prêt à céder, démarre alors le show . C’est en cœur avec leur artiste que les fans entonnent Séguè, son titre ode au courage issu de l’album à succès Terre des hommes. Idem pour Aidara, l’un pour l’autre. Et Soum bouge. Va et revient, trottine,joue avec son public. la symbiose!
Pour son bonus, le public en a eu une double portion. « Qui veut la paix » de son tout dernier album en feat avec Didier Awadi et une exclusivité de son prochain prévu pour Mai 2016. Toujours à mi-chemin entre la tradition mandingue, le reggae et le zouglou, Soum demeure en phase avec son public. Son verbe est accéléré et vif, ses textes toujours aussi revendicatifs. Il a comme à son habitude pointer du doigt les puissants, les oppresseurs et les profiteurs. Selon lui: » on n’éveille pas avec une berceuse. Il faut des mots durs pour faire passer le message ». Mission accomplie, Fan pro-Gbagbo, fan pro-Ado, tous furent servis
Appréciez
Source de la Vdéo: First Magazine