Appellez-les ," poubelle" !

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Awa, la plus ancienne des filles « poubelle » en plein boulot

 A Abobo, commune la plus peuplée de Côte d’ivoire, les camions de ramassage  d’ordures passent de façon  hebdomadaire. Le reste de la semaine, chacun se démerde avec ses déchets ménagers. Six jours mis à profit par des fillettes nommées « poubelle ». Ces gamines font de la faiblesse du système,mieux que leur gagne-pain, un fond d’investissement pour la réalisation d’un rêve . Découverte d’un petit métier générateur de revenus.

Vendredi ,22 Mai 2015. Awa, Assétou, Mariam et Amy forment le quatuor « poubelle » du jour. Le boulot de ces adolescentes de  15, 14 et 13  ans déscolarisées pour les unes et analphabètes pour les autres  est également leur petit nom. A  Avocatier, leur quartier et « bureau », elles sont  des incontournables facilement reconnaissables. Cuvette à ordure sur la terre, c’est avec leur traditionnel « bonjour tantie /tonton, il y a  poubelle  » qu’elles toquent aux portes. Ponctuelles, débout depuis 6 heures, ces petites font le tour de  la plus part des maisons des secteurs Niamkey, Pompe,  Boulangerie  … des sous quartiers d’Abobo-avocatier. Objectif : récolter les ordures ménagères pour  ensuite les déverser au « gros trou », une désormais décharge , moyennant salaire. « Nos prix varient entre 25 pour les petits tas d’ordure et 500 fcfa les grosses poubelles » affirme avec fermeté  Awa. La jeune fille comptabilise 6 ans d’ancienneté  et comme ses collègues est à la quête d’un fonds de commerce. « Nous voulons toutes devenir de grandes commerçantes,  pour y arriver nous épargnons la majorité  de nos recettes journalières comprises entre 1500 et 2000 fcfa.  Le reste est partagé entre notre boof et   l’aide aux charges de la maison ».

Les fillettes Konaté, Bamba, Diabaté et Cissé sont issues de familles nombreuses et les parents sans emploi pour la plus part.

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Awa, Assétou, Mariam et Amy

Un service ? Une nécessité plus tôt appréciée par les clients. « Sans l’aide de ces petites, ma maison risquait de répandre des odeurs désagréables»  reconnait Carine Gnagne, une habitante exaspérée de l’irrégularité du passage des camions de ramassage. La mère de famille garde, le cœur serré, sa poubelle de plus de 3 jours chez elle. Cette dernière est pleine et déborde. La décomposition des  détritus a laissé place aux asticots avec son lot de risque de maladie. Mais la santé de la maisonnée est sauve grâce à l’ardeur au travail des « poubelles » toujours motivées à la tâche.

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