Yaou, la petite bourgade située dans la localité de Bonoua n’en est plus une. Chantiers à perte de vue, tracés de fondations, bâtiments en finition, foires aux petites entreprises de constructions font désormais office de décor. Randonnée à 59 Kilomètres d’Abidjan. Sur les sentiers de cette localité citadine.
Ce samedi 28 mars, le nouveau quartier est passé au peigne fin. Le chemin qui traverse la cité n’est pas bitumé. De part et d’autre de cette ruelle ensablée, des bâtisses aux couleurs encore neuves. Elles sont fraîchement habitées. Le voisinage, lui est encore en chantier. Des maçons se hâtent de finir les maisons. Les propriétaires, des habitants de la capitale économique pour la plupart, « fuient la ville et leur bruit pour le calme et la tranquillité de cette cité de l’ananas » précise Kablan, un maçon au travail. Certaines de ces maisons sont encore au stade des tracés des fondations. Une urbanisation galopante imputable, selon Ello Francis à la proximité du village à Abidjan. Le voisin de chantier de ce fils de la région, lui est frappé par les « bruits de bottes ». Une sanction des autochtones du village infligé aux retardataires pour la mise en valeur de leur terrain.
Le coût encore « abordable » des terrains, un autre argument évoqué par un entrepreneur du quartier. « Les 600 m² sont encore à 1 500 000 contre 9 millions pour les mêmes dimensions à Abidjan et Bassam ». Une donne à la base de l’installation de Yaya, le vendeur de ciment. Installé sur cette ruelle depuis deux mois, son chiffre d’affaires n’est pas à la hauteur de ses espérances mais il ne désespère pas. « La zone est en chantier (…) tôt au tard, les propriétaires viendront achever leurs maisons. Et je veux être là pour les servir », conclut-il , l’air serein.