Art et biodiversité: la Comoé selon Macline Hien

Ce mardi 22 octobre s’est tenu à l’Institut Français d’Abidjan, le vernissage de la restitution des œuvres issues de la résidence artistique  effectuée dans le plus grand parc ivoirien. les exposants:  Stephen Walter, Mamoudou Bolly, Erik Frank et l’Ivoirienne Hien Macline. L’exposition restera ouverte au public jusqu’au 29 octobre.

Carcasses d’animaux mêlées aux hommes en pleine végétation, Macline Hien n’hésite pas à associer, vivant et mort. Végétaux et humain. Enfants et Vieux. Passé, présent et futur dans les scènes de ces dernières photographies exposées à l’institut français. Objectif avéré: poser aux yeux du grand nombre l’actualité de ce vaste parc d’Afrique sur papier glacé.

C’est brut et brusque. Entrainant et parfois mélancolique. A travers « l’art de l’écologie », les 15 œuvres réalisées sur trois semaines  dans la station de recherche de la Comoé à Bouna, Macline raconte une histoire cohérente sur l’activité de l’homme et ses conséquences dans cette réserve classée.

Photographier ne signifie pas uniquement faire des images pour cette diplômée de l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle d’Abidjan. Il s’agit d’un moyen de transmettre une information. Lorsqu’elle choisit un thème, elle s’en imprègne et intègre l’environnement.

Sur ses 50 X 60 cm, s’entremêlent des restes d’éléphants, d’antilopes, de tortues qui contrastent avec des sujets humains vivants. A la suite de cette série macabre, jouxte une série d’enfants marquée comme un dossard des croquis de bêtes dont « les tout-petits n’ont, ou n’auront pas l’occasion de voir dans la réalité ». Sur « Dagbolo, » qui rend hommage aux déguerpis Koulango du parc, le regard résigné des ex gardiens des lieux est rivé vers un avenir incertain si l’on ne prend garde aux habitudes de braconnage.

Le lycaon a disparu du parc en 1993. L’hippopotame est une espèce vulnérable, le faux gavial d’Afrique est en danger critique, le guépard est en extinction. Des données mentionnées sur la carte de l’artiste anglais Stephen Walter également exposant à « l’art de l’écologie ». Il est spécialisé dans la réalisation de cartes d’art faites de plusieurs couches représentant des écosystèmes culturels et naturels.

Initiée par Camille Lavoix, cheffe de mission francophonie  à la fondation écologique Suisse ZOEIN, cette exposition vise à la sauvegarde des espèces et le changement d’habitude sur ce bien mondial. Même si l’Unesco estime le parc national de Comoé ne  plus être  en péril depuis le 4 juillet 2017. Les efforts déployés par la Côte d’Ivoire pour lutter contre le braconnage des animaux sauvages sont à intensifier pour la conservation de l’intégrité écologique de l’une des zones protégées les plus vastes de l’Afrique de l’Ouest.

La moitié des ventes des œuvres de Macline, dont les prix varient entre 150 000 et 600 000 FCFA est destinée à la conservation et au développement autour du parc, principalement des écoles.

Macline a également travaillé pour la mission de maintien de la paix de l’ONUCI;  et a participé à l’exposition Regard rebelle au centre Iris Paris Pour La photographie, avec le regard de 40 femmes sur le monde.

Crédit photo: Gédéon POODA

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