Nathalie Coppeti, le visage de la permaculture en Côte d’ivoire

Non à la pratique de brûlis du sol,  non à l’agriculture intensive calquée sur le modèle européen,  non aux pesticides et entrants chimiques. Nathalie Coppeti, entrepreneuse en permaculture et agro-écologie milite pour une agriculture biologique. A travers Le Comptoir Bio de Nath (https://web.facebook.com/groups/comptoirbiodeNath/) créé en 2014, elle veut incarner une autre vision à l’agriculture ivoirienne.

 

Née en Côte d’Ivoire il y a 51 ans de parents français, Nathalie Copetti se définit comme une broussarde et ne se sent vivante qu’à la campagne et dans les champs. Sa politique de culture : la permaculture, ce  système inspiré du fonctionnement de la nature. Selon elle, depuis des  centaines de millions d’années la nature crée des écosystèmes harmonieux et durables qui génèrent eux même les conditions favorables au développement de formes de vie évoluées. Ce qu’elle applique dans  son champ, une parcelle de 2 hectares située à Azaguié, à 40 kilomètres d’Abidjan. Elle s’y rend 2 fois la semaine pour suivre  l’avancée des travaux de ses 4 employés.

« La permaculture se pratique sur une petite surface et ne produit pas de déchet. Tout est réutilisé de façon naturelle » déclare Nathalie.  Elle cultive des légumes (tomates, choux, épinard, poivrons, basilic concombres, riz) et élève de la volaille. Aucune intervention mécanique, tout est fait à la main, afin d’exploiter de façon efficiente sa parcelle. L’autre astuce de Nath : le compagnonnage. C’est une technique agricole qui consiste à associer certaines plantes entre elles, les planter ensemble, pour leur influence bénéfique et réciproque les unes sur les autres.  Ainsi  le  basilic s’associe parfaitement avec les tomates, asperges, poivrons, piments, aubergines parce qu’il est un fort répulsif des mouches et moustiques.

Nathalie dispose d’une autre  technique naturelle pour venir à bout des nuisibles qui attaquent les plantes. En amont la plantation non alignée des cultures est privilégiée de sorte à isoler le nuisible, réduire son champs de contamination  puis le  détruire avec des produits naturels dont elle partage le secret pendant ses nombreuses formations en tant permacultrice.

Vers une Afrique nourricière du monde ?

« En 2050, la population du continent va doubler. Ce seront 2,5milliards de personnes à nourrir. Les Européens ont déjà dégradé leur terre avec les pesticides et entrants chimiques. Ce sera à nous, les Africains, d’être le grenier du monde en pratiquant la permaculture. Il est encore temps pour les paysans africains de se ressaisir »,[1] interpelle Nathalie.

Sa production de tomate s’élève à 17 kg/mètre-carré et 15 tonnes de riz Striba à l’hectare, une variété cultivée sans eau. Ce qui a permis à Nathalie Coppeti de mettre sur pieds en 2014 Le Comptoir Bio de Nat, une start-up spécialisée dans la production et la livraison de ses produits bios en ligne. «  Mes produits sont livrés à des ménages de classe moyenne qui passent leurs commandes sur internet. Je les sers 2 fois par semaine ». Le Comptoir Bio de Nath enregistre une recette de 1 million de FCFA/ semaine (environ 1550 €). Ce qui permet à Nathalie Copetti de vivre pleinement de son activité d’agricultrice.

En savoir plus

Nathalie Coppeti :

+225 07 07 01 08

comptoirbiodenath@gmail.com

[1] Actuellement, l’agriculture industrielle utilise en moyenne dans le monde, 120 kilogrammes d’engrais chimiques par hectare et par an. Dans les régions sahéliennes, cette moyenne est de 50 kilogrammes par hectare et par an, en régulière augmentation chaque année.

Rita Dro pour Afrik Activ’

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